dunes de Maspalomas

La vérité nue sur les dunes de Maspalomas

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Un matin, je vous emmène sur les sommets du Népal avec Célia et trois jours après, nous nous retrouvons à grimper le long des dunes de Maspalomas sur les îles volcaniques des Canaries. On pourrait croire que ce blog manque de fil conducteur, si ce n’est mon envie de découvrir d’autres horizons et de vous embarquer avec moi. Alors en ce dimanche maussade, délaissons la vallée du Langtang pour l’île espagnole de Grande Canarie.

« Pas d’attente ». C’était notre mot d’ordre en débarquant sur l’île. C. avait déjà fait Lanzarote et moi, Tenerife. Nous avions choisi Grande Canarie par un concours de circonstances, sans rien savoir de cette île. On aime bien vivre dangereusement. On ne peut pas dire que Grande Canarie truste les pages des brochures des tour-opérateurs ou les blogs. On imaginait des chemins de randonnée entre les cactus, pouvoir se baigner au mois de Novembre, recharger nos batteries, boire des bières à deux euros (“Señor, una caña por favor !”) et engloutir notre poids en jambon ibérique ! Pour une semaine, l’île ferait l’affaire.

Le troisième jour se lève sur Grande Canarie. Après une journée à explorer la ville de Las Palmas, nous avions l’irrépressible envie de changer d’air et de nous évader en pleine nature. Nous avions atterri sur Grande Canarie, toutes chamboulées après la nuit du 13 Novembre. Nous étions à des milliers de kilomètres de Paris mais nos cœurs restaient là-bas. Et nos esprits ne faisaient que ressasser les funestes évènements.

Nous nous sommes rendues à la station de bus de Santa Catalina pour prendre la ligne 30 et découvrir les dunes de Maspalomas, classées réserve naturelle. Je déteste conduire, à cette seule idée, mes poils se hérissent. Aussi C. et moi avions décidé de nous déplacer comme les locaux, en empruntant le réseau Global Bus. Point positif, ce réseau permet de se déplacer facilement dans toute l’île. Point négatif, il faut compter au minimum une heure de trajet pour chaque destination. Et parfois, une heure en bus à serpenter dans la montagne, ça s’avère être trèèèèèès trèèèèès long.

dunes de Maspalomas

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Maspalomas

Pour arriver aux dunes, le bus passe à proximité de Playa del Inglès. Playa del Inglès est la zone la plus touristique et la plus urbanisée de l’île. Le front de mer est envahi de restaurants-cafeterias proposant des menus en cinq langues différentes, de boutiques de plage vendant des bouées gonflables et des paréos, d’hôtels-clubs et de touristes allemands portant des chaussettes sous leurs sandalettes (ce n’est pas un mythe malheureusement). C’est exactement tout ce que je déteste voir en vacances et à l’opposé total de ma façon de voyager et de consommer. Bref… C. et moi nous rappelons notre mantra « pas d’attente ». Au fond de moi, j’espère que les dunes de Maspalomas n’ont rien à voir avec les hôtels-clubs qui défilent devant mes yeux et que l’endroit a su garder tout son charme.

Nous descendons à la station Faro de Maspalomas et longeons la promenade qui mène au bord de mer et aux dunes. Là encore, les hôtels-clubs et résidences de vacances bordent les rues. La moyenne d’âge des touristes semble être de soixante-dix ans au bas mot… Bonjour le coup de vieux ! Vas-y que je crache, que je me racle la gorge en public… C’est l’inconvénient quand on part en hors saison. Nous rejoignons le bord de mer. Sur la plage, les transats. Au loin, les dunes. Elles s’étendent à perte de vue.

On échange un sourire complice. On retire nos chaussures et on pénètre dans la réserve. Plus on s’éloigne du centre et moins les touristes sont nombreux. On respire. On monte une première dune. On s’assoit au sommet. Le vent balaie le sable qui nous gifle le visage. Mes cheveux se collent contre mes lèvres. Je les repousse. Mais enfin on se sent sereine, bien… On oublie presque les atrocités de ces derniers jours. On se relève. On s’enfonce un peu plus dans les dunes. Je tourne la tête pour regarder la mer au loin… Et là, une paire de fesses blanches et flasques, puis une bite. Incrédule, je me tourne vers C.

Tu as vu ce que je viens de voir ?

Je l’interroge d’une voix hésitante mais je vois à sa mine déconfite qu’elle aussi est… surprise. Puis sur ma gauche, un nouvel homme nu apparait en contre-bas de la dune. Un peu plus loin, un troisième est allongé sur une serviette. Décidemment, c’est une invasion ! Pourquoi les gens ont-ils retiré leurs caleçons ?! Puis un quatrième. Puis une femme, seins tombant, pubis à l’air. Le pire ? C’est qu’ils ont tous l’âge de mes grands-parents… C. et moi nous regardons de plus en plus gênées. On rit, d’un rire jaune bien entendu. Puis on réalise que les dunes de Maspolamas, sublime endroit naturel, se trouvent à proximité d’une plage naturiste.

Une fois remises de notre étonnement, nous essayons de nous adapter et de feindre l’indifférence. On grimpe en haut de la plus haute dune, on la dévale, cheveux au vent, en courant. On reste impassible devant ces seniors prenant le soleil en tenue d’Adam et Eve. J’essaie de ne plus penser aux paires de fesses flasques aperçues mais je crois que j’en ai perdu la vue !

Le retour s’effectuera le long de la mer, en longeant la plage naturiste, les yeux rivés sur nos pieds, croisant de temps en temps le regard de voyageurs – comme nous – incrédules de se trouver là. En somme, une bonne tranche de rire !

Et vous, vous êtes déjà trouvé dans ce genre de situation insolite ?!

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