Palmiers, café & randonnée en Colombie

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On ne s’est pas senti très à l’aise à Bogota si bien qu’après 24 heures à arpenter la ville en dissimulant nos objets de valeur et appareils photos sous nos vestes, nous avons décidé de reprendre la route pour rejoindre Salento dans la très réputée région du café – ou Zona Cafetera – pour randonner à travers la très célèbre vallée de Cocora. Pour gagner du temps et parce qu’on a décidé que ce voyage serait roots ou ne serait pas, nous avons choisi de voyager de nuit à bord d’un bus de la compagnie Bolivariano.

Avec presque une heure de retard, nous nous installons à nos places, récupérant dans nos sacs l’arme fatale de tout voyageur : un coussin de tête Muji et nos duvets ! Quelques rangs devant, une famille de voyageurs français pose ses affaires. Comme tous les touristes français, nous les identifions facilement grâce à leurs vêtements Quechua. Lovées dans nos duvets, nous sommes fin prête pour affronter les deux cent cinquante kilomètres séparant Bogota d’Armenia, la première étape de notre périple. Notre arrivée est estimée aux alentours de cinq heures du matin.

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Aux environs de minuit, je suis réveillée par des gémissements. Le père de famille sponsorisé par Quechua est malade. Il supplie le chauffeur de s’arrêter et de le laisser sur le bas côté de la route. Sa femme lui intime de se taire et de se montrer raisonnable. De mon côté, je ne peux m’empêcher de maugréer : « les hommes sont tous des bébés ». A trois heures du matin, je me réveille de nouveau mais en sursaut. Le bus est arrêté, les lumières sont allumées, les passagers descendent. Nous sommes arrivées. Celia et moi échangeons un regard : déjà ?!!! S’il y a bien une chose que nous n’avions pas prévu, c’est d’avoir deux heures d’avance sur notre timing… On attrape nos sacs puis on pénètre dans le terminal de bus quasi-désert. On sort nos matelas de sol et on s’installe dans un coin à l’écart. Jamais voyageur ne fut mieux installé que nous dans un terminal de bus. Un peu plus loin, le père de famille Quechua est d’une extrême pâleur.

A cinq heures trente, on grimpe dans la première navette en direction du village de Salento. A six heures, on débarque sur la place centrale. Autant vous dire qu’à cette heure-là, la ville est déserte. Le soleil se lève à peine. Par un coup du sort, notre chambre est libre. On en profite pour prendre une douche. Le graal de tout routard qui se respecte ! A huit heures, on est fin prête. Une première expédition à travers le village de Salento nous suffit pour nous rendre compte que le tour est vite fait et que, sans activités, on va vite tourner en rond. Ni une, ni deux, on bouleverse notre programme. On se jette sur une Jeep Willys prête à partir. J’ai une fesse en dehors de la voiture tant elle est pleine à craquer mais qu’importe : la vallée de Cocora nous attend !

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Cocora, c’est le principal centre d’intérêt de la région du café. Bien sûr, la zone compte quelques villages charmants, des finca – ou plantations de café – ainsi que quelques villes thermales mais niveau paysage,il n’y a pas mieux que les célèbres palmiers de cire de Cocora situés dans le parc national Los Nevados. Une fois déposées à l’entrée du parc, deux itinéraires s’offrent à nous : une heure de marche pépère le long de verts pâturages ou une boucle de cinq heures passant par Acaime, une réserve de colibris, pour rejoindre la vallée. Évidemment, la simplicité n’étant pas notre fort, on opte franco, encouragée par un ranger “es muy facile”, pour la randonnée. Même pas peur. #warrior

Je prends en photos le plan dessiné, pas tout à fait à l’échelle réglementaire, et on se lance évoluant dans un paysage de prairies qui, quelques kilomètres plus tard, se transforme en véritable jungle ! On se croirait presque dans un épisode d’Indiana Jones, traversant des ponts de pierre, grimpant sur des troncs d’arbres branlant et nous accrochant aux lianes. Le chemin est désert. A part quelques chevaux, nous ne croisons pas âme qui vive. Parfois le chemin se rétrécit, dissimulé par la végétation. On tente de se repérer comme un peu grâce au plan dessiné, sans aucune certitude du trajet restant à parcourir. On se paie le luxe de snober Acaime et sa réserve de colibris qui, pour nous, ne comporte aucun intérêt.

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Mais à ce moment-là, les choses se corsent. Nous attaquons, Celia en tête, la partie la plus ardue de la randonnée : 530 mètres de dénivelé positif. Après trente minutes de souffrance, nous parvenons au pied de la finca La Montaña qui domine la vallée. La vue donne normalement sur la vallée de Cocora et ses palmiers mais à ce jour-là, la brume s’est invitée. Je suis essoufflée et légèrement rouge. On échoue sur un banc pour boire un peu d’eau, histoire de se remettre. La seconde partie du chemin est bien plus simple puisqu’on redescend en direction de Cocora, apercevant un colibri au passage. Un point pour nous, zéro pour la réserve. Au final, il nous aura fallu quatre heures et demi, pauses incluses, pour boucler la randonnée.

En milieu d’après-midi, nous quittons la vallée pour retourner à Salento. Le village est animé. La rue principale se compose de boutiques touristiques vendant des produits issus de l’artisanat local. N’ayant rien mangé de la journée, on rentre dans un restaurant corriente où pour trois euros on dîne une soupe de légumes et de poulets, un plat principal à base de riz, de bananes plantains, de salade et de chorizo, accompagné d’un jus de fruit. Pour la journée du lendemain, nous décidons carrément de faire l’impasse sur la visite d’une finca et de prendre la route Medellin.

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Blog vallée cocora salento colombieINFORMATIONS PRATIQUES POUR VISITER SALENTO ET LA VALLEE DE COCORA

COMMENT SE RENDRE À SALENTO ?

Pour se rendre à Salento depuis Bogota, il faut prendre un bus jusqu’au terminal d’Armenia. Nous avons voyagé avec la compagnie Bolivarianos. Le trajet coûte 54 000 COP par personne. Les horaires de départ sont consultables sur le site internet de la compagnie. Une fois à Armenia, il faut prendre une navette jusqu’à Salento. La navette coûte 4 200 COP  par personne. La première navette part à cinq heures et demi du matin.

À QUEL MOMENT FAUT-IL VISITER COCORA ?

Il est conseillé de partir de bonne heure pour découvrir la vallée de Cocora. Dans l’après-midi, le temps se gâte et la brume s’invite dans la vallée – cela vaut pour une grande partie des villes de Colombie. D’ailleurs la majeure partie des départs depuis Salento se font le matin.

COMMENT VOUS RENDRE JUSQU’À COCORA ?

Les fameuses Jeep Willys qui transportent les voyageurs jusqu’à la vallée de Cocora stationnent sur la place centrale de Salento. Elles sont immanquables ! Le trajet A/R coûte 7 600 COP par personne et dure une petite trentaine de minutes. Dès qu’une Jeep se remplit, elle décolle.

COMMENT ATTEINDRE LES PALMIERS DE CIRES ?

Deux itinéraires vous permettent de rejoindre la vallée : un itinéraire d’une heure de marche le long des prairies et une boucle de cinq heures à travers un paysage de jungle. L’entrée du parc est payante. Elle coûte 2 000 COP par personne.

LA RANDONNÉE DE CINQ HEURES EST-ELLE ACCESSIBLE À TOUS ?

Dans l’ensemble, la randonnée ne comporte pas de difficultés particulières à part les trente minutes de marche entre Acaime et la inca La Montana. Prenez de bonnes chaussures car le chemin est boueux et prévoyez d’apporter de quoi boire et manger car une fois dans le parc, il n’y aura rien à votre disposition dans le parc.

EST-IL OBLIGATOIRE DE PASSER À ACAIME PENDANT LA RANDONNÉE ?

Non, l’itinéraire de cinq heures permet, en plein milieu, de bifurquer vers Acaime afin de visiter une réserve de colibris. Mais cette étape n’est pas une étape obligatoire. Nous avons choisi de nous passer d’autant plus que l’entrée est payante.

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9 comments
  1. Waouh, les photos sont toujours aussi belles et immersions! Le colibri est magnifique, je crois que j’aurais eu du mal à résister à l’envie d’aller en voir plus dans la Réserve… vivement la suite du voyage

  2. Magnifique !! Hier soir, j’ai lu le récit de voyage en Colombie dans le magazine “Vacances” et à présent c’est ton article qui me fait rêver. La Colombie m’appelle ! Hehe

    1. Merci Aurélie ! Vacance est un sublime magazine ! Ils ont mis en avant l’île de Providencia au coeur des Caraïbes mais l’atmosphère qui se dégage du reportage m’a énormément rappelé l’ambiance dans le parc Tayrona par exemple 🙂

  3. Bonjour petite question ! Je vais en Colombie du 20 juillet au 3 août. J’arrive à Bogota le soir très tard à 22h40. J’aimerais dès le lendemain matin prendre un bus pour aller visiter la vallee de cocora. Est-ce-que c’est possible ? Merci

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